Recycler est loi de nature avant d'être formule
de création artistique, et si cette dernière date
de plus d'un siècle, il s'agira seulement ici de
mettre en oeuvre la métaphore spontanément jaillie d'une situation personnelle.
Ne pas se laisser aller à l’inutilité tel était le
propos. Exprimer un tel refus en faisant du neuf avec du vieux. Assembler des objets abandonnés
en leur conservant couleur et identité en dépit d'une intention de détournement, permettait
de les couronner d’un dernier étage de sens.
Un être troisième surgissait grâce à l'union,
symbolique au moins autant que mécanique,
du boulon mâle et de l’écrou femelle.
Ces «sculptures» qui seraient, plutôt, dessins
en trois dimensions, rendent fonction à des
déchets réputés inutiles, habituellement voués
au mutisme de temps révolus.
La technique du serrage les laisse ouverts à un
avenir toujours possible d’ajouts ou de
substitutions.
La figure nouvelle reçoit ainsi encore l’impulsion
créatrice de ceux, pour la plupart disparus à
jamais, qui en avaient conçu les éléments à leur
usage propre et poursuit ses métamorphoses
vers un toujours problématique achèvement.