Une légende anglaise situe à Coventry la scène d’une femme nue aux longs cheveux roux traversant la ville à cheval.
On raconte que le Seigneur saxon dont dépendaient les habitants de Coventry était un guerrier cupide imposant des impôts si lourds qu’ils réduisait ses sujets à la misère. Les bourgeois résolurent d’implorer l’épouse de ce Seigneur, Lady Godiva, afin qu’elle intercède pour eux, ce que, émue par leur sort, elle promit de faire..
Le Seigneur, accepta de baisser les impôts à la condition que sa femme chevauche
nue à travers toute la ville seulement protégée des regards par sa magnifique chevelure
rousse. Les habitants, avertis du jour et de l’heure de cette étrange exhibition, s’entendirent
tous pour respecter la pudeur de leur bienfaitrice en fermant rideaux et volets sur son
passage. L’un d’entre eux pourtant ne résista pas à la tentation de la voir et entrouvrit son
volet. A peine eut-il posé son regard sur l’ardente chevelure qu’il fut frappé de cécité.
Ces éléments légendaires renvoient à un mythe où il est question d’un cheval ou d’une jument solaire traversant le ciel. La celtique Epona n’est pas loin, et pas si éloignée la
légende grecque de Méduse, elle même liée au cheval Pégase.
A-t-on bien vu que le nom même de la femme rousse répète l’idée de “divinité” dans les deux langues mères où s’enracine l’anglais : le saxon “God” et le latin “Diva” ?
La scène, prétexte à beaux nus, a inspiré de nombreux peintres dont Salvador Dali.
On a voulu, ici, tenter de remonter de la légende au mythe et à la fascination ambivalente d’Eros et Thanatos.
Ceci explique en partie le choix d’employer, pour suggérer la chevelure éclatante et mortelle, des copeaux de fer identifiables autant aux souples boucles des “anglaises” qu’aux redoutables cheveux reptiliens de Méduse.